Chez Agora, l’agroécologie étudiée à la loupe
La coopérative de l’Oise Agora a réuni ses adhérents le 10 juin, à Catenoy, autour d’une plateforme d’essais dédiée à l’agroécologie, articulée autour de quatre temps forts, la stratégie globale de production du blé, les conduites à bas intrants, la diversification des assolements et les Cive.
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Les responsables du pôle agroécologie et du service agronomique d’Agora ont invité les agriculteurs à se focaliser sur des parcours détaillés lors de la visite, le 10 juin, de leur traditionnelle plateforme d’essais qu’ils avaient implantée cette année à Catenoy, près de Clermont, dans l’Oise.
Quatre thèmes déclinés
« Nous avons décliné nos expérimentations autour de quatre thèmes, explique Emmanuel Letesse, responsable du pôle agroécologie. Le premier concernait le pilotage de la stratégie globale en blé avec, présentés dans le détail, les stratégies de désherbage, de protection contre les maladies et les OAD disponibles ou encore le pilotage de la fertilisation dans le contexte économique et agroenvironnemental actuel. »
La coopérative a également mis en place un essai pour comparer le potentiel de rendement et la résistance aux maladies de 40 variétés de blé. « Depuis plusieurs années, nous proposons aussi aux adhérents deux mélanges de variétés de blé, un précoce et un plus tardif, souligne Aymeric Dezobry, responsable du service semences. Notre objectif avec ces mélanges est d’obtenir un niveau de qualité et, en particulier, un taux de protéines à la récolte assez élevé. »
Les stratégies bas intrants
Luc Vandeputte, responsable du service agronomique d’Agora : « Avant de passer à des conduites bas intrants très poussées en colza, nous allons les tester chez six agriculteurs l’an prochain. » © B. CAILLIEZ
« Nous testons aussi des itinéraires à bas intrants, pour apporter des leviers aux agriculteurs, indique Luc Vandeputte, responsable du service agronomique de la coopérative. L’approche que nous testons, par exemple en colza, repose sur l’absence de travail du sol, le mélange de la variété d’intérêt avec un colza piège à altises et un colza piège à méligèthes, un semis entre le 5 et le 15 août avec des plantes compagnes et une fertilisation localisée au semis… Et ça marche bien en essais. On a réussi à conduire la culture sans antidicot, sans antigraminées et avec un seul insecticide. Avant de conseiller une technique aussi poussée, nous allons la tester en parcelle agriculteur l’an prochain dans six exploitations. »
La coopérative a mis en place des démarches similaires en blé, avec notamment des essais de produits biocontrôle, de biostimulants, de plantes compagnes…
De la cameline au chia
« Dans notre troisième parcours, nous avons porté notre attention sur les cultures de diversification, ajoute Emmanuel Letesse, en étudiant leur faisabilité et leur intérêt pour les agriculteurs de la région. » De la cameline en interculture avec Saipol, au chia, en passant par le sarrasin, les pois chiches, le blé dur… Au total, la coopérative a suivi une douzaine de cultures qui peuvent être introduites dans la rotation des exploitations picardes. Agora s’efforce également de décortiquer la conduite des couverts d’interculture à vocation énergétique, pour aider les agriculteurs de plus en plus nombreux dans la région, qui ont investi dans un méthaniseur.
Blandine CailliezPour accéder à l'ensembles nos offres :